Le Vieux Chêne

Tout seul, là-bas, où le vent se faufile, Se dresse un vieux chêne, une âme au jardin, Majestueux, il abrite le sourire Des oiseaux et l’effroi du matin.

Ses branches, tordues, comme les rêves perdus, Sont pleines de souvenirs avant l’orage; Les feuillages grisonnants, au cœur des lumières, Cryptent les histoires du royaume d’état.

Les tempêtes l’ont frappé, le temps l’a usé, Mais il reste, témoin du déclin imposé, Abritant d’autres vies sous son ombre serrée, Un vieillard sage dans un sentiment apaisé.

Quand je passe, oh ! vieil arbre, tu me parles, Je t’écoute encore, murmurant d’exil, Tous les siècles, les amours, et les cavales Qui galopaient, dans l’azur, vers l’infini.

  • François Coppée